Noemie Krieg Diebold

Artiste plasticienne

Sacrée Marie

Il faudrait remonter les années pour évoquer les prémices de mon intérêt pour les statues saintes et plus particulièrement celles de la Vierge Marie. Vision coutumière de mon enfance.

Une femme, une mère qui tendait généreusement les mains vers moi. La douceur de son visage, la résilience dans son regard. Sa féminité candide au charme désuet et son pied nu écrasant le serpent dissimulé sous sa robe. Elle était là, juchée sur son socle ciselé tout en haut des escaliers dans la maison de mes grands parents.

Lorsqu’un jour, sans crier gare la vie m’a faite héritière de cette statue aux dimensions incroyables et aux peintures encore vives.
Elle a alors trouvé une place de choix, ancienne gardienne d’un nouveau foyer.

Au fil des années, le long des brocantes j’ai remporté avec moi nombreuses de ses soeurs avec l’envie de rendre hommage à ce souvenir en ranimant et détournant ces  orphelines abimées et oubliées.

L’enfance tient indéniablement une place importante dans mon travail, qu’elle soit à croquer comme une pomme, comblée de bonbons ou encore devenue chewing-gum.
Qu’elle s’entoure de nounours ou de cotillons, aux teintes acidulées ou pastelles elle a su évoluer avec moi devenant ainsi parfois plus engagée, souvent indomptable ou incarnant le pop art de toute sa grandeur.

Finalement que Marie ait les mains jointes ou réchauffant son coeur sur sa poitrine, elle ne cesse de tendre les bras pour se réinventer avec douceur et nostalgie.

Noémie Krieg Diebold.